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26 juin 2010 6 26 /06 /juin /2010 10:01

Le Mondial sud-africain se poursuivra sans l’Algérie. Bien plus, sans cinq des représentants africains. Sans le Ghana, le continent qui a abrité sa première Coupe du monde de l’histoire du football mondial aura déçu. Grandement. L’Algérie, dont c’était le retour au-devant de la scène, a obtenu moins que ce qu’elle méritait. Elle qui est arrivée au pays de Mandela dans l’étoffe de la bête ressuscitée.
De notre envoyé spécial en Afrique du Sud, Mohamed Bouchama
Fallait-il s’attendre au miracle. Aux miracles. Celui du 18 novembre 2009 à Omdourman, au Soudan, fut un beau miracle. Sans exagération, l’EN de Rabah Saâdane a fait rêver des millions d’Algériens en Algérie et ailleurs, à travers les contrées où vit la communauté d’origine algérienne, maghrébine, arabe, africaine et… même française. Le coup d’éclat d’El-Merrikh Stadium n’était que le prélude du réveil du géant. Aux pieds d’argile, malheureusement. Car les Verts présentés par Saâdane en Afrique du Sud avaient de la gueule mais pas assez de jus, de pieds pour livrer plusieurs combats, aussi intenses les uns des autres, en moins de deux semaines. Les blessés, les blessures, et une certaine fatalité devant le but adverse. L’Algérie a quitté l’Afrique du Sud sans avoir inscrit le moindre but. Pire que Mexico 1986, assurent les «amis» de Saâdane. L’entraîneur, qui a réussi la troisième qualification du football algérien à une phase finale savait qu’il était et qu’il est toujours attendu au tournant. A la moindre secousse, le siège devenait plus qu’éjectable. Injectable. Saâdane doit-il être puni pour avoir permis à l’Algérie de partir en Angola, pour la CAN, compétition que l’Algérie n’a pas visitée depuis 2004 sous les ordres du Cheikh Saâdane, toujours Rabah ?
Faut-il démettre Saâdane ?
Non, ceux qui l’entendent ainsi ont besoin d’un «Herz» pour chasser leurs vieux démons. Car l’EN de 2010 a besoin de stabilité et de travail. Beaucoup de travail et d’abnégation. Avec Saâdane bien entendu. L’homme qui avait à peine ouvert la bouche dans cette Coupe du monde, suite à la défaite face à la Slovénie, celle qui, lui-même, pense être derrière la disqualification de l’EN en cette 19e édition de la CM, que des voix se sont élevées pour lui demander s’il était encore chaud à poursuivre sa mission au-delà de cette Coupe du monde.
Et pourquoi donc pas ?
Dans dix semaines à peine, les Verts remettront leur bleu de travail et se lanceront dans une autre conquête, la CAN 2012 dont la phase finale est programmée en Guinée équatoriale et au Gabon. Six semaines n’ont pas permis à Saâdane de mettre sur pied une équipe plus que compétitive qu’elle ne l’a été dans ce Mondial, comment peut-il en être d’un nouvel entraîneur qui arrivera, certainement, après ses vacances, la veille des éliminatoires pour diriger une équipe renouvelable et diminuée dès l’entame de ces qualifications face à la Tanzanie ? Un match que ni Yahia, Yebda, Lacen (suspendus), encore moins Gaouaoui, Saïfi et Mansouri (en fin de carrière internationale) ne disputeront. Préparer la relève ne sera certainement pas la mission première de celui qui succéderait à Saâdane. Lui, il viendra pour assurer les résultats, si telle est la volonté de ceux qui iront le chercher dans sa lointaine contrée à coups de millions d’euros. Les aventuriers seront alors plus que jamais renseignés sur ce qu’a pu endurer un technicien, du terroir de surcroît, qui a roulé sa bosse partout. Sauf que là, l’ingérence ne sera plus de mise et ceux qui s’étaient juste esclaffés à l’arrivée puis au déménagement de JMC (Jean- Michel Cavalli) auront la langue lourde et la conscience (s’ils en ont bien sûr) certainement pas tranquille pour un rand.
La prime au rajeunissement
Un tel scénario nous rappellera bien la valse-hésitation des décideurs de la FAF en 2004 quand, Saâdane certainement en quête de sérénité et d’un monde meilleur, a été poussé vers la porte alors qu’il venait de casser la baraque en Tunisie. La suite en Algérie, le monde entier la connaît. Saâdane a eu des titres, avec l’ESS surtout, et l’EN a manqué deux phases finales de la Coupe d’Afrique des nations se faisant notamment ridiculiser un certain 16 juin 2007 par le Sily National de Robert Nouzaret, sélectionneur de la Guinée. Le temple du 5-Juillet revivait des moments de deuil indescriptibles. La déroute d’Annaba, en septembre 2005, face au Gabon n’avait rien d’égal ce jour ! L’histoire belge de la FAF se terminera là où elle avait commencé, sur la touche… Aujourd’hui, la continuité est assurément la seule voie pour entretenir cette dynamique que nous envient tous les Arabes, nos voisins comme ceux du Nil ou bien du golfe Persique. L’Algérie a beaucoup appris dans ce Mondial. Saâdane l’a mis en exergue. Il a rappelé que la Coupe du monde n’est pas une fin en soi. C’est juste une étape parmi tant d’autres d’un cycle infernal de marche et de remise en marche. Le départ de quelques vieux locaux et l’arrivée de certains nouveaux jeunes juste au lendemain de la CAN 2010 a soulevé l’encrier et les pourfendeurs du «qui fait quoi» n’arrêtaient pas de s’égosiller. Une manière de crier leur «faim» de règne. Celle bâtie sur l’incompétence mère de tous les vices. Et les échecs.

M. B.

LE SOIR D'ALGERIE

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